Un reportage sur le funemployment... le chômage fun, quoi ! Et non pas le boulot fun, comme je l'avais compris d'emblée... mouarf !
Non, c'était sur ces chômeurs fiers de l'être, qui en profitent pour se payer une belle tranche de vie.
C'est arrivé à point nommé dans cette période automnale-pré-hivernale où on se pose des questions, et notamment ma question récurrente : "à quoi bon cette vie de con ?"
Je vous rassure, cette question, je me la pose la plupart du temps lorsque, le soir, je suis coincée depuis 1h dans les embouteillages, sous la pluie, la nuit, alors que je n'ai que 10 km à faire pour rentrer chez moi.

Pourquoi cette vie de con à courir pour se préparer le matin, courir pour aller au parking avec mon fils dans les bras (qui, curieusement, ne veut JAMAIS marcher tout seul le matin... "Fiston, tu veux marcher tout seul ?" "NON" "euh bon, ok"), arriver à la voiture et me dire "pfffff encore en retard", arriver à la crèche, papoter avec les puéricultrices mais jamais assez longtemps, arriver au bureau, bosser, décoller le soir en me disant "pffff encore en retard", aller à la crèche, papoter avec les puéricultrices mais jamais assez longtemps, prendre la voiture, me taper des bouchons, et enfin, être à la maison aux alentours de 19h, alors que Fiston se couche vers 20h.
Parfois je me dis que je n'ai jamais le temps de profiter de lui, sauf à gérer le quotidien-changeage-baignage-mangeage-couchage...
Je me sens parfois comme une funambule sur le fil du temps, en manque d'équilibre, pas très stable, à me demander si je ne vais pas tomber d'un côté ou de l'autre.
Et ce reportage montrant des personnes qui ont su, par la force des choses (période de chômage imposé) ou par leur propre décision, prendre ce genre de décision, a d'un coup fait écrouler ce château de cartes que je croyais solide, et dans lequel s'imbriquaient tout un tas de certitudes jamais remises en cause.
Se poser de vraies questions sur le but de sa vie, et oser.
Personnellement, j'avoue avoir peur de vite tourner en rond si j'étais dans ce cas, j'aime me sentir utile à une activité, j'aime contribuer à la réussite et à la création de richesses (dans tous les sens du terme). J'aime faire fonctionner mon cerveau sur des problèmes compliqués à solutionner, ou jongler intellectuellement avec des concepts très différents.
Oui mais pourquoi, finalement ?
Est-ce que finalement un emploi n'est pas systématiquement source de questionnements ? Ne se demande-t-on pas souvent si notre travail est apprécié, si on a pris la bonne décision, ou si le client bidule va être content de notre proposition ?
Si ce phénomène de funemployment est un peu un rejet du monde de l'entreprise, est-ce que finalement les questionnements induits ne se ressemblent-ils pas. Car il est toujours question de "se réaliser".
Se réaliser autrement que via le monde de l'entreprise, mais se réaliser quand même.
Un peu égocentrique, non ?
Bref, ce reportage m'a fait réfléchir, mais dans tous les sens. Je n'arrive pas à trouver d'arguments tranchants pour ou contre.
Être un funemployer pour pouvoir arrêter de mal vivre une période de chômage imposée, pourquoi pas. C'est finalement voir les choses du bon côté, c'est une philosophie qui me plaît.
Être un funemployer parce que notre job ne nous plaît plus et qu'on a des envies d'ailleurs (bénévolat, ou autre), pourquoi pas. C'est vivre son envie ou son rêve jusqu'au bout.
En revanche, être un funemployer aux crochets de la société, ça me dérange un chouilla aux entournures... mais ceci est un autre débat.
Je vous rassure, mes questionnements partent aussi vite que l'embouteillage du soir est terminé !
J'aime bosser, pour toutes les raisons énumérées au dessus, et bien d'autres encore.
Et finalement, on passe de bons moments, Fiston et moi, dans la voiture bloquée sur l'autoroute (les conducteurs derrière moi doivent bien se marrer à me voir mimer la maison du grand cerf dans la forêt)
Et vous, que pensez-vous de cette tendance ?
Win : 3/5
Glamour : 3/5