Bosse, feignasse !



Au gré des allers et venues de salariés dans la société, on fait des rencontres plus ou moins surprenantes.


Boulette en est une parmi celles que j'aurai du mal à oublier.


Je vous rassure, Boulette n'est pas un surnom ayant rapport à sa morphologie (loin de moi cette idée, nanméoh !), mais est plutôt le féminin de Boulet.


Boulette est la fille qui m'a formée à mon arrivée. Elle a donc été mon guide pendant mes premiers jours chez Patin Couffin.


Et quel guide !


Boulette n'était pas faite pour travailler, elle le disait souvent. Son idéal était de devenir femme au foyer. Je ne critique pas, bien entendu, chacun sa façon de voir les choses. Mais ça reflète bien la mentalité qu'elle véhiculait dans les couloirs. Si seulement son mari pouvait gagner plus d'argent, ça lui éviterait de devoir traîner ses espadrilles au bureau tous les matins !


Malheureusement, c'était pas le cas... et Boulette venait à la mine tous les jours, portant son lourd fardeau sans aucun masque pour le camoufler.


Le jour de mon arrivée, j'étais pimpante, fringante, motivée, voire méga-motivée, je suis arrivée bien en avance, prête à entrer dans le grand bain de la vie active.

Après m'avoir présentée à tout le monde, Boulette m'a emmenée directement à la machine à café où j'ai eu droit à une formation poussée sur son fonctionnement. Ca méritait bien d'y passer 1h.

Il est 10h, il est temps de rejoindre son bureau. Ma motivation est à peine éraflée. Il m'en faut plus pour faire retomber le soufflé.

Après avoir allumé son ordinateur, Boulette me montre son fond d'écran : "C'est chouette, hein ?" me dit-elle.

Oui, effectivement, c'est une jolie plage de sable blanc avec un grand cocotier, image photoshopée et téléchargée sur un site lambda de wallpaper.

Comme je n'étais embauchée que depuis 1h, je me suis dit qu'il fallait que je sois sympa. Je lui ai donc répondu un bref "ah oui, c'est joli"

Que n'avais-je pas fait ????

C'était l'une de ses photos de vacances aux Canaries. Une parmi plusieurs centaines, qui étaient enregistrées dans son ordinateur, et qu'elle m'a fait défiler une par une jusqu'à ce que je craque avec un petit et discret "on pourrait peut être se mettre à travailler ?"


Il est 11h.

J'ai été patiente, mais j'ai fini par dire le mot qui fâche.

Elle s'est renfrognée, brisée dans son élan de diaporama du dimanche soir, et ça a été le début d'une longue guerre froide entre nous.

Sans aucun effort, elle m'a montré le programme sur lequel elle travaillait. Sans aucun effort, elle m'a déblatéré ses procédures avec autant d'enthousiasme qu'un gamin devant son assiette de soupe à la cervelle (bon appétit bien sûr).

J'étais rayée à vie de sa liste des personnes à côtoyer. Persona non grata chez la Boulette, en moins de 2h, j'ai fait fort.


1 commentaires:

Ava a dit…
23 avril 2010 à 20:25

Génial, j'adore ce genre de récit.. ou les premières journées de travail. Il paraît que la première impression reste toujours en halo (truc de recruteur). Quoique tu fasses après, cela restera toujours.
C'est drôle le décalage : motivée, et l'autre qui en a ras-la-casquette.. à suivre avec plaisir !
bonne soirée

Leave a Comment

Back to Home Back to Top  Un boulot presque parfait. Theme ligneous by pure-essence.net. Bloggerized by Chica Blogger.